“Lorsque j’écrivais le scénario j’avais mes acteurs. Ce sont eux qui m’ont inspiré les personnages. Ces acteurs sont tous des amis dont je connais la personnalité et les compétences.”

Sept questions à Steed Cavalieri :

Dans le film, la vie de Cité semble graviter autour de la murette. "C'est chez moi" s'exclame un jeune. Comment expliquez-vous cette notion de territoire particulièrement forte chez les "jeunes de quartier" ?
Je ne pense pas que cette notion de territoire autour d'un lieu de squat soit spécifique aux jeunes de cité. De nombreuses personnes de milieu divers se reconnaissent au niveau de cette défense de murette, c'est-à-dire le refus de perdre un endroit symbolique de retrouvailles, de discussion. Que ce soit dans un village ou dans une cité, jeunes, nous avons eu, pour la plupart, ce type d’endroit où nous aimions nous retrouver. Le film ne parle pas de la vie dans la cité mais juste d’un élément faisant partie de la vie de la cité chez les jeunes et qui est souvent décrié : le lieu de squat. Les jeunes de cité, comme beaucoup de jeunes, aiment se retrouver et dans chaque quartier un lieu est déterminé pour cela, que ce soit un banc, un hall d’immeuble ou une murette. Très souvent ce lieu passe de génération à génération, de grands frères aux plus petits. C’est cette « filiation » qui donne un sentiment de droit de revendication légitime sur l’appartenance de ce lieu de squat. Pour le personnage qui dit « c’est ici chez moi ! » il représente une catégorie de jeunes de cité qui a le sentiment que le monde extérieur à sa cité est un monde de rejet où vivent les autres et il refuse que ceux-ci empiètent sur son territoire. Il a le sentiment d’être dans le village d’Astérix entouré de Romains pour donner une image certainement simplifiée et maladroite.Mais des trois personnages squatteurs principaux, il est le seul à avoir ce sentiment. Les autres sont plus ouverts.

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